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Affichage des articles du mars, 2011

60 jours et 60 nuits au Rwanda : bilan des courses

Ca va faire maintenant deux mois, presque jour pour jour, que j’ai posé le pied au Rwanda. L’occasion de faire un petit bilan de la situation, de la vie ici, et de ma perception du pays.  Le boulot tout d’abord : je vais pas revenir sur les missions qui me sont assignées, je les ai présentées dans cet article . Ca suit gentiment son cours, je lis des kilomètres de documents parfois passionnants, parfois chiants a mourir. Dans certains, l’auteur a trouvé bon de mettre des maths toutes les deux lignes, ce qui n’est pas sans me poser problème vu l’étendue de mes compétences en la matière (la faute à mes profs de lycée ça…). Les thématiques sur lesquelles le bureau travaille sont vraiment intéressantes, et c’est assez stimulant d’être entouré de types qui sont des pointures dans leurs domaines respectifs (je pense notamment à un Sénégalais qui était le conseiller du président Wade en ce qui concerne les technologies de l’information et de la communication). Je suis plutôt bien encadré par

"Tuez les tous"

J’ai, à plusieurs reprises, abordé le génocide de 1994 contre les Tutsi dans différents articles. Cela dit, je ne me suis pas vraiment attardé dessus pour le moment. Résumer en un article un drame d’une telle ampleur relève de l’impossible tant il y a de choses à dire, que ça soit sur ce qui s’est passé en amont, sur les faits constitutifs du génocide, ou sur la période qui lui a succédé.  Il existe de nombreux documents traitant de cette période dévastatrice, des ouvrages, des articles, des films, etc. J’avais entendu parler d’un document diffusé sur France 3 en 2004 intitulé « Tuez les tous », qui avait à l’époque fait du bruit notamment de par la présentation de faits étalant la responsabilité de la France dans cette tragédie. Malgré une connexion en carton, j’ai réussi à le visionner, ce qui constitue un remarquable exploit quand on sait que le film dure 1h40mn. Plutôt que de vous le décrire ou d’en faire un résumé, vous pouvez le retrouver sur Youtube en cliquant ici . Les explic

Do you parle kinyarwanda ?

S’il est un des aspects un peu déstabilisants du Rwanda, il n’est pas là où l’on pourrait l’imaginer. L’insoutenable pauvreté de certaines villes africaines n’a pas sa place à Kigali, pas plus que l’insécurité ambiante d’une Nairobi ou d’une Johannesbourg. Non, s’il y a un élément un peu déstabilisant, c’est bien la langue. Ou plutôt les langues. On en compte 3 qui sont enregistrées comme « officielles », c'est-à-dire parlées dans les administrations, utilisées au boulot, etc. Il s’agit du Kinyarwanda (qui est par ailleurs l’unique reconnue comme Nationale), le français (héritage du passé colonial belge) et l’anglais, parce que c’est comme ça. Comment s’y retrouver et savoir quelle langue utiliser ? Le kinyarwanda, c’est pas compliqué, c'est la lanque qu'absolument tout le monde le parle, dans laquelle les enfants prononcent leur premiers mots, bref, c’est ZE langue. Jusqu’à maintenant, le français était la langue d’enseignement, et la langue utilisée professionnellemen

Cocorico !

Malgré le spectacle affligeant de notre diplomatie ces derniers temps, il faut savoir reconnaitre les initiatives de qualité, et à ce titre il y a bien une chose dont on peut être fier : la présence culturelle de la France à l’étranger. Dans toutes les villes où il m’a été donné de vivre jusqu’à présent ou du moins de passer quelques mois (Bergen en Norvège, Cochabamba en Bolivie, et ici à Kigali au Rwanda), j’ai pu constater qu’une alliance française ou qu’un centre culturel/institut français s’y faisait l’ambassadeur de la culture, et pas exclusivement hexagonale. D’ailleurs une des premières choses que j’ai faites ici a été de m’enquérir des activités proposées par le centre d’échanges culturels franco-rwandais.  Manque de pot, ces activités sont aujourd’hui réduites à leur strict minimum, du fait des relations diplomatiques pour le moins chaotiques entre les deux pays. Petit rappel : fin 2006, le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière lance des mandats d'arrêts con

Parc National de l'Akagera

Les débuts de semaine, c’est pas marrant. Pour les uns, les soirées du week end ont laissé des marques ; pour les autres, l’idée d’entendre son réveil à 6h30 est traumatisante. Hier, j’ai aussi été atteint du syndrome du lundi matin, mais pas pour les mêmes raisons.  Vendredi soir, 20h30. Je bouquine tranquillement dans le canapé, quand j’entends qu’on klaxonne à la porte du jardin : étrange, aucun de mes colocs n’a de voiture (ah oui, j’ai déménagé, j’aurais peut-être dû commencer par là…). La voiture – ou plutôt le pick up – est garée devant la maison par un inconnu. Gaël et Serge, les deux colocs en question, en sortent pour décharger toute sorte de matos : caisses, sacs et autres tentes. Et Serge de me dire : « demain, départ à 4h30 pour l’Akagera ! ».  L’Akagera est un parc national situe dans l’Est du pays. Même s’il a perdu de sa superbe en termes d’animaux et a été amputé de plus de la moitié de sa superficie suite à la guerre du début des années 90, ça n’en reste pas moins u